49% des recrutements dans le bâtiment exigent désormais des compétences numériques avancées et une solide compréhension des enjeux économiques. Les diplômes, même réputés, ne suffisent plus face à la mutation rapide du secteur. Les employeurs traquent les profils à la fois techniques, adaptables et capables de dialoguer avec chefs de chantier, ingénieurs et clients. L’époque où la formation pouvait attendre est révolue : pour saisir les meilleures opportunités, il faut sans cesse renforcer ses compétences et savoir valoriser sa polyvalence.
Pourquoi l’économie de la construction occupe une place stratégique dans le secteur du bâtiment
Longtemps reléguée en coulisses, l’économie de la construction s’est hissée au rang de pièce maîtresse dans tout projet de bâtiment ou de travaux publics. Elle orchestre l’équilibre entre innovation technique, contraintes budgétaires et attentes environnementales. L’économiste de la construction suit chaque étape : étude de faisabilité, évaluation des coûts, rédaction des documents contractuels, suivi des dépenses, gestion des appels d’offres, jusqu’à la livraison finale. Sans cette vigie, impossible de garantir la viabilité d’un chantier ni de prévenir les dérives financières ou organisationnelles.
Son action a des répercussions bien au-delà du chantier. Optimisation des investissements, anticipation des imprévus, choix responsables en matière de matériaux ou de procédures : l’économiste façonne la performance globale du projet. La montée des normes environnementales et la pression sur les ressources imposent un regard neuf, où la maîtrise des flux et la recherche de solutions durables prennent le pas sur la simple gestion des coûts. Aux côtés des chefs de chantier, conducteurs de travaux ou ingénieurs d’affaires, ce professionnel pilote la réussite collective.
Voici quelques axes qui structurent son rôle :
- Garantir la viabilité financière des projets : chaque décision impacte l’équilibre du budget, du premier plan jusqu’au clôture du chantier.
- Assurer la coordination entre tous les acteurs pour fluidifier le travail d’équipe et éviter les retards ou malentendus.
- Soutenir l’innovation : intégration du BIM, adoption de nouveaux outils numériques, choix de matériaux écologiques.
Le métier attire des profils aux horizons variés, à la frontière entre la technique, la gestion et l’innovation. De nouveaux rôles émergent : économiste de flux, éco-concepteur, directeur études et R&D. L’économie de la construction devient accélérateur de transformation pour tout le secteur du BTP, créant de la valeur et fédérant les énergies autour de projets ambitieux.
Quelles compétences et connaissances sont indispensables pour réussir dans ce domaine ?
Le quotidien d’un économiste de la construction exige de jongler entre technicité et savoir-être. On attend de lui une solide capacité à étudier et métrer un projet, qu’il s’appuie sur la maquette numérique ou sur des méthodes traditionnelles. Les outils de chiffrage, la planification, l’analyse des dossiers de consultation ou la lecture de plans font partie de son arsenal. Désormais, la maîtrise des plateformes collaboratives et des logiciels BIM n’est plus une option mais un prérequis.
Dans ce contexte, les aptitudes suivantes s’avèrent déterminantes :
- Bonne prise en main des logiciels métiers : Autocad, outils BIM, tableurs spécialisés.
- Capacité à prescrire, estimer et suivre le budget d’un projet, du chiffrage initial à la réception des travaux.
- Sens de la communication pour travailler avec maîtres d’ouvrage, architectes, entreprises partenaires.
- Aisance à analyser, synthétiser et rédiger dossiers techniques, cahiers des charges ou notes de calcul.
- Réactivité, résistance à la pression, force de proposition sur les choix techniques ou organisationnels.
La formation façonne et affine ces compétences. Un technicien supérieur du bâtiment option économie de la construction acquiert une vision globale, du métré à la préparation du chantier. Le master 2 économie de la construction et management de projet va plus loin, intégrant la gestion de projet et la stratégie commerciale. La maîtrise des outils informatiques, l’esprit d’équipe et la capacité à anticiper les évolutions font la différence, dans un secteur où chaque décision pèse sur le résultat final.
Le programme de formation en économie de la construction : contenus, modalités et atouts pour votre parcours
Le cursus de technicien supérieur du bâtiment option économie de la construction se construit sur des modules taillés pour le terrain. Parmi les blocs de compétences enseignés : métré, étude de prix, gestion financière, planification, lecture de plans, BIM, droit de la construction. Ce programme s’adresse aussi bien aux jeunes diplômés qu’aux professionnels déjà en poste, et il se décline en alternance, à distance ou en présentiel. Les personnes avec expérience sur chantier peuvent aussi y accéder, le tout certifié RNCP n°40136 par le ministère du travail.
L’évaluation privilégie des situations concrètes, un dossier de pratiques et un entretien devant un jury. Ce choix favorise l’acquisition de réflexes directement applicables en entreprise. Le taux d’insertion atteint 100 %, preuve que la formation colle à la réalité du marché et aux besoins des employeurs du BTP. Le rythme flexible permet de débuter à tout moment de l’année. Les candidats en situation de handicap bénéficient d’un accompagnement sur-mesure.
Le master 2 économie de la construction et management de projet complète le dispositif. Accessible en alternance (quatre semaines en entreprise, quatre semaines à l’université), il s’adresse aux titulaires d’un M1 en génie civil ou d’une quatrième année d’école d’ingénieurs. Le cursus articule économie appliquée, gestion de patrimoine, management, stratégie commerciale et outils numériques. Plusieurs options de financement sont possibles : CPF, OPCO, financement entreprise, projet de transition professionnelle. Cette pluralité attire autant les jeunes diplômés que les professionnels en évolution.
Ressources, événements et conseils pour s’orienter et se perfectionner
Personne n’avance seul dans la formation en économie de la construction. De nombreux organismes accélèrent le parcours : l’ESCT et le BTP CFA Auvergne Rhône-Alpes organisent formations complémentaires, webinaires, ateliers et rencontres avec des pros du secteur. Ces initiatives permettent de rester en veille, d’expérimenter de nouvelles pratiques et de tisser des liens utiles pour sa future carrière.
Le réseau CLEE, piloté par la DRAFPIC dans l’académie d’Aix-Marseille, offre un accès direct aux chantiers et bureaux d’études. Établissements scolaires et entreprises collaborent pour proposer des projets pédagogiques innovants, des visites de chantiers et des simulations grandeur nature. Ce dialogue constant garantit une formation en prise directe avec les évolutions du secteur et les attentes du terrain.
Le calendrier à ne pas manquer : le forum des métiers et de la formation du réseau Madrague, prévu au collège Henri Barnier à Marseille le 18 mars 2025. L’événement mise sur la découverte des métiers, les échanges avec des experts et la création de premiers contacts professionnels. Pour aller plus loin, profitez des dispositifs de plan de développement des compétences, sollicitez les retours d’expérience sur LinkedIn ou lors de tables rondes sectorielles. Les opportunités sont nombreuses pour ceux qui veulent s’investir et contribuer à la mutation du secteur du bâtiment.
À l’heure où chaque projet exige de conjuguer performance, sobriété et innovation, l’économie de la construction trace la voie pour bâtir des carrières solides et des réalisations qui marquent durablement leur époque.


